Reviews

Hobo Cult on Beko Dsl (itw & chronique)

today10/04/2011 92

Arrière-plan
share close

cover_hobo3

Beko récidive ! Après Free Loving Anarachist, Amdiscs (lire), La Station Radar (lire) et ClanDestine Records (lire), c’est au tour du label Hobo Cult, basé à Montréal et né de la volonté d’un seul, Francesco De Gallo, de mâtiner notre dimanche soir d’un confondant halo de distorsions réverbérées et disloquées, émaillées ici et là de sourdes rythmiques lo-fi. Entre exhalations brumeuses et extatiques (The North Sea, Panabrite, Élément Kuuda), électronique contemplative (Motion Sickness of Time Travel, Nova Scotian Arms, Hobo Cubes) et saturations blêmes (Pradada, The Haiduks), cette compilation Hobo Cult/Beko recèle de ces milles facettes évoquant l’hypothétique futur d’une musique indépendante, oscillant entre rock et électronique, et insufflant paisiblement un infini océan psychédélique. Un voyage halluciné préalablement évoqué dans nos pages par C V L T S (lire) que l’on ne tardera pas à retrouver sur Hobo Cult. L’occasion faisant démoniaquement le larron, Francesco présente lui-même son label, et ce, sans oublier d’introduire sommairement son bekotage dominical.

Entretien avec Francesco De Gallo

hobo-cult

Tu es à l’origine de Velvet Chrome, Wasted Widow, Pradada, Hobo Cubes et plus récemment de Magic Beach. D’où t’es venue l’idée et la volonté de créer Hobo Cult ? Est-ce l’envie de sortir tes propres disques et ceux de tes amis qui t’a poussé dans cette voie ?

Oui, c’est surtout pour cette raison que j’ai commencé Hobo Cult. Je voulais sortir ma musique. A l’époque j’étais inconnu donc j’ai commencé avec un blog et j’ai fait des cassettes. Depuis, j’aime bien contrôler tous les aspects de la création entourant le label.

Peux-tu nous expliquer la signification d’un tel nom, Hobo Cult, tout en rappelant les grandes étapes du label né en 2007 ?

Hobo Cult est né peu après le début de mon projet Hobo Cubes. Je voulais faire de la musique plus expérimentale que Pradada me le permettait. Le nom provient d’un ‘cut-up’ à la Burroughs… et puis quand j’ai décidé de commencer un label, je cherchais un nom qui pourrait rassembler une communauté. J’ai choisi Hobo Cult.

Le fait d’être basé à Montréal est-il un avantage quand on fait vivre ce type de structure ?

Peut-être de manière inconsciente…  je crois que j’étais bien entouré au début et qu’en faisant le label, il y a plus de gens qui ont commencé à s’intéresser à ce qu’il se passait localement. Il y a d’autres labels excellents à Montréal… Mais pour moi, au début, c’était juste une manière de sortir ma musique. C’était très personnel mais je voulais inclure plus de gens. J’ai collaboré avec plusieurs amis et j’ai commencé à pousser le label un peu plus loin en attirant les groupes que j’admirais. C’est à partir de ce moment-là que la scène locale a commencé à mieux connaître Hobo Cult.

Comment définis-tu l’esthétique musicale et graphique d’Hobo Cult ?

J’ai une idée assez précise de ce que j’aime comme musique et comme esthétique mais ça reste un peu flou quand même… Musicalement, j’aime la pop plus outsider/shoegaze et les ambiances sonores sci-fi. En ce moment, je me concentre beaucoup sur la musique électronique mais il y a des projets plus rock qui vont sortir au courant de l’année. Visuellement, j’essaye de m’adapter à la musique que je dois présenter. La méthode de design change à chaque fois… J’utilise des scans de revues, des collages, des photos, des images trouvées sur internet.

l1

Comment choisis-tu les artistes que tu souhaites sortir ? Quels sont tes rapports avec eux ?

La majorité du temps, j’inclus les projets de mes amis et des gens avec qui je collabore. Souvent, la personne qui sort une cassette de Hobo Cubes veut aussi avoir une cassette sur Hobo Cult, donc elle m’envoie une démo. C’est un échange de service… Parfois, je vais écrire à des groupes que j’aimerais avoir sur le label. Je reçois plusieurs démos aussi… Je prends ceux qui m’intéressent.

Quels sont les projets immédiats et futurs du label ?

En ce moment, j’ai une longue liste de cassettes à sortir mais je prends une petite pause afin d’économiser pour ma tournée au mois de mai. Il y a le troisième volume du Hobo Cult 3″ CD Boxset qui sera prêt vers la fin du mois… Quelques projets qui sortiront cet été sont Femminielli, MSoTT, Duck Dive, CVLTS, Archers By The Sea, etc.

Pourquoi sortir des cassettes et des CD-R à l’époque du tout digital ? Es-tu fétichiste de l’objet ? Et le vinyle ?

5452184206_3b8456ef0a_b

J’aime les cassettes parce que c’est un objet agréable à designer et j’aime le son. Je préfère écouter des cassettes… Les CD restent sur une étagère. Je les upload sur mon ordinateur et ensuite c’est fini. Pour les cassettes, il faut les prendre et les écouter au complet. Tu ne peux pas vraiment juste écouter un seul morceau, tu écoutes le tout. J’adore les vinyles aussi. C’est une expérience sonore et visuelle. D’ailleurs, je suis en train de ramasser des fonds pour le premier vinyle de Soft Mirage (Panabrite & Élément Kuuda) qui sortira vers la fin 2011 sur Hobo Cult.

Comment appréhendes-tu un label comme Beko, entièrement digital ?

Pour moi, le digital c’est un médium pratique. C’est surtout pour faciliter l’écoute à la maison ou sur la route. Personnellement, je télécharge compulsivement… C’est avant tout pour trouver de la musique que je ne peux pas avoir ou bien pour écouter un extrait avant d’acheter l’album. Pour un label comme Beko, il faut prendre en compte le fait qu’ils ne sortent que des morceaux exclusifs… Cela crée une demande car c’est le seul endroit où tu peux entendre ces morceaux.

D’où est née l’idée de la compilation Hobo Cult/Beko ?

J’ai reçu un email de Reno me demandant de collaborer et j’ai accepté. C’est aussi simple que ça… C’est un bon moyen pour faire de la promo pour les groupes.

Peux-tu nous présenter les groupes figurant sur cette compilation ?

Pradada : mon projet rock solo
The Haiduks & Élément Kuuda : Christian Richer de Soft Mirage et Spacekom… Je collabore avec lui pour Cavernes.
The North Sea : Brad Rose de Digitalis, Charlatan, Altar Eagle.
Panabrite : Norm Chambers de Soft Mirage
Motion Sickness of Time Travel : Rachel Evans de Hooker Vision & Quiet Evenings
Nova Scotian Arms : Grant Evans de Hooker Vision & Quiet Evenings
Hobo Cubes : mon projet synthé solo
Sundrips = Nick Maturo de Event Cloak & Ryan Connolly de Trailings… Je collabore avec eux pour Video Diaries
White Wigs = mon projet avec Joshua Frank de Hot & Cold + Parallel Pyres

Enfin, de tous tes projets – mis à part Hobo Cult – quel est celui qui te tient le plus à cÅ“ur ?

Mes projets vidéos que je fais sous le nom de Moduli TV (ndlr : la vidéo ci-dessous de The Haiduks est de lui). J’ai fait une VHS de Hobo Cubes qui va sortir bientôt sur Hooker Vision… J’ai hâte de voir le produit final !

1. Pradada – Wasteland Hunters
2. The Haiduks – Use Up My Time
3. The North Sea – Deviance
4. Panabrite – Giraud Mind
5. Élément Kuuda – Hivernale et Mathématique
6. MSoTT – Beside the Quilted Lake
7. Nova Scotian Arms – Mineral Crush
8. Hobo Cubes – Slow Creations
9. Sundrips – Muted Coast
10. White Wigs – Passion Kiss

Video

Écrit par: Thibault

Rate it

Commentaires d’articles (0)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

Contact us

doner dooner

dieu vous le rendra….

0%