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Wooden Shjips – West

today06/08/2011 112

Arrière-plan
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Quelques mois seulement après la dernière livraison de Moon Duo, Erik Ripley Johnson délaisse de nouveau ses épousailles lunaires pour rejoindre ses comparses psychédéliquement inspirés de Wooden Shjips. West, troisième long format du groupe, marque également son entrée au sein de l’écurie de bon goût de Thrill Jockey, et son premier enregistrement dans un studio conséquent, sous la houlette de Phil Manley (Trans Am) et masterisé par Sonic Boom. Pourtant, que l’on ne s’attende pas à une évolution notoire avec ce disque, le combo de SF s’en tient toujours à sa formule de prédilection : celle qui marche.

Avec West, le message est clair : on nous fait bien comprendre dès la pochette que nous sommes en présence d’un disque à thème. Immédiatement émergent de notre inconscient les immanquables clichés liés à a côte ouest, ceux qui se vivent sur la route, nourris de fumette et de mauvais whisky, peut-être même une fleur dans les cheveux longs en exergue. Ceux-là sont pourtant des non-dits tout au long de l’album, laissés à la suggestion de l’auditeur complice, surtout véhiculés par le son de ces messieurs. Clairement, les Wooden Shjips n’ont pas inventé la poudre, mais ont su s’approprier avec brio un panel d’influences, ce qui fait que, cinq ans après leurs premières émules, on en redemande encore.

Bluesy et lascif mais terriblement incisif, West est une très tentante invitation au voyage, pavée de sept morceaux qui prennent le temps de distiller toute leur ampleur et de prendre leurs aises, à l’exception des plus concis Black Smoke Rise, hit d’ouverture possible, et de Lazy Bones, nouvelle incantation post-Doors rondement menée. Tout au long de cette virée sauvage, claviers et réverb’ solaire viennent éclairer la crasse de la guitare fuzz, tandis que la voix nimbée d’écho, tantôt proche, tantôt lointaine, nous appelle alternativement à tenir la distance et à nous laisser aller. L’urgence façon cuir de  l’instru Home et le rythme soutenu de Looking Out tranchent avec la force tranquille de Crossing et Flight, plus contemplatives et lumineuses – ce que l’on attendait en vain d’un BRMC qui, plus calme, se vautrait malheureusement souvent dans la ballade, voire l’americana.

A l’issue du périple, Rising, quant à lui, évoque presque, avec sa guitare lourde et ses voix noyées, les productions  les plus psychés des heures dorées de Kenneth Anger. Et entraîne avec lui les spectres lysergiques qui planent encore, un instant, puis descendent avec le soleil rougit sur le paysage. Reste l’impression agréable d’un parcours cohérent, homogène, mélodiquement abouti, rêveur et réconfortant, ainsi qu’un peu de terre ocre sur le bout des bottes.

Tracklist

Wooden Shjips – West (Thrill Jockey, 2011)

1. Black Smoke Rise
2. Crossing
3. Lazy Bones
4. Home
5. Flight
6. Looking Out
7. Rising

Écrit par: Ottavia Pellemoine

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